Il était une fois Andersen…
Voyage en terre de contes, au Danemark, sur les traces du plus célèbre des Danois: Hans Christian Andersen. Un écrivain mondialement célèbre pour ses contes mais dont le destin, hors norme, demeure peu connu.
Rarement, un auteur aura autant puisé dans sa singulière existence matière à imaginer et écrire des histoires fantastiques, à la beauté tragique et étrange, mettant en scène de fragiles princesses au petit pois, un roi tout nu, une sirène opiniâtre ou des fleurs qui vont au bal pendant que les enfants sont au lit.
Né en 1805 à Odense sur l’île de Fionie, dans une famille aimante mais très pauvre, l’auteur de la Reine des Neiges, la Petite Fille aux Allumettes ou le Vilain Petit Canard a très tôt trouvé refuge dans l’imaginaire et la fantaisie, nourrissant le rêve de jouer, plus grand, sur une scène de théâtre. Parti seul à Copenhague dès l’âge de 14 ans, Andersen a dû lutter contre le froid, la faim et bon nombre de préjugés pour devenir l’immense écrivain reconnu dans le monde entier, qu’il a été de son vivant et qu’il est encore aujourd’hui.
Près de 150 ans après sa mort, dans les rues de Copenhague, la figure d’Andersen est partout présente: dans le nom des rues, les vitrines de souvenirs mais aussi dans le statuaire de la ville, où il apparaît souvent tel un magicien du XIXe siècle, avec sa longue cape de voyage et son chapeau haut de forme. À Odense, sa ville natale, un tout nouveau musée Andersen immersif et ambitieux, a ouvert ses portes en juin 2021. Imaginé par le studio d’architecture du japonais Kengo Kuma, les lieux invitent le visiteur à plonger dans un univers enchanté et inquiétant, truffé de fleurs métalliques, de silhouettes découpées au ciseau qui s’animent et d’objets qui parlent. Ici, on est très loin de l’univers Disney qui a adapté certains des récits les plus célèbres d’Andersen. La visite est poétique, teintée de la douce ironie dont Andersen avait le génie dans ses écrits, et ramène à des territoires de l’enfance insoupçonnés sinon oubliés.
Maître incontestable du papier découpé, Andersen a laissé derrière lui plus de cent soixante contes ainsi que six romans, une trentaine de pièces de théâtre, une impressionnante correspondance, trois recueils de poésie, quatre mille cinq cents pages de journaux intimes et sept récits de voyages. « Voyager, c’est vivre » disait-il. Et Andersen passera en effet sa vie, en nomade solitaire et farfelu, sans enfants ni famille, sur les routes du vaste monde, à la table des rois, des reines et des plus grands artistes de son temps.
Auteur de trois autobiographies, il a tenu à faire de sa vie un conte. Et c’est ce conte là que l’on vous raconte ici, entre Odense et Copenhague, entre hier et aujourd'hui, entre fiction et réalité, entre magie du conte et mélancolie de la vie.
Un voyage sonore de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary, réalisé en collaboration avec le Labo RFI et Xavier Gibert. Émission initialement diffusée le 25 décembre 2021.
Pour préparer votre voyage sur les pas d'Andersen :
Le site de Visitdenmark regorge d’informations en français sur Andersen et les différents sites reliés au grand homme. À travers tout le Danemark, et particulièrement dans la jolie ville de Odense mais aussi l’élégante capitale Copenhague Le musée ou HC Andersens Hus situé dans la ville d’Odense est un lieu incontournable qui mérite le voyage (1h30 en train seulement depuis Copenhague). Ouvert en juin 2021, sa scénographie est hypermoderne et son architecture impressionnante. Ce musée est adossé à la maison de naissance d’Andersen. Non loin, on peut également visiter la petite maison où Andersen a grandi.
Pour voyager en contes et en lettres :
Oeuvres. Tome I & II. Hans Christian Andersen. Collection La Pléiade. Éditions Gallimard. 1992,1995. L’ensemble de ses contes ici réunis et quelques récits de voyage ainsi qu'une autobiographie dans une belle traduction de Régis Boyer. Contes d’Andersen illustrés par Edmund Dulac. Éditions BNF. 2016. Il ne faut pas passer à côté des sublimes aquarelles de Dulac qui a su saisir avec son pinceau l’étrange beauté des contes d’Andersen. Le conte de ma vie. Hans Christian Andersen. Éditions Les Belles Lettres. 2019. Parce que le plus extraordinaire récit d’Andersen est sans doute celui qu’il a fait de sa vie Les papiers découpés d’Andersen. Éditions Ion. 2018. Pour découvrir les étranges silhouettes et compositions découpées dont Andersen avait le génie. Andersen, les ombres d’un conteur. Nathalie Ferlut. Éditions Casterman. 2016. Une BD qui raconte avec brio qui se cache derrière les contes mondialement connus du grand écrivain danois.