Portrait de l'artiste en faussaire
B.L. d’Otterzele a vingt ans quand un ami lui confie avoir fabriqué un faux dessin de James Ensor, qu’il a revendu en le faisant passer pour un vrai. B.L. d’Otterzele est joueur, c’est aussi un très bon dessinateur et un amateur d’art. Ce jour-là, il découvre une manière excitante, exigeante et élégante de gagner de l’argent. Alors il se met au travail, soutenu par une bande d’amis. Arpenter les salles de ventes, détailler l’état des cadres et des étiquettes, étudier les tableaux des grands maîtres... Et enfin, dessiner "à la manière de" (Delvaux, Permeke, Picasso, Le Corbusier, Ensor, Spilliaert, Frits van den Berghe) des croquis et esquisses, mais sans jamais les signer. A ce jeu-là, la mise en scène est aussi importante que l’objet d'art : B.L. d’Otterzele y excelle... jusqu’à la case prison. Avec humour et simplicité, cet honnête faussaire belge raconte un marché de l'art où les apparences comptent parfois plus que la qualité de l'oeuvre.
Enregistrements juin et août 2018 Réalisation Fabienne Laumonier Mise en ondes & mixage Arnaud Forest Date de publication originale 21 février 2019 Production ARTE Radio
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La statue du sergent Blandan
Se libérer de nos fantômes coloniaux
Enfant, Malek, réalisateur algérien exilé en France, allait à Boufarik, en Algérie, pour manger des oranges. Il y croisait la statue d'un soldat en armes, juchée sur son piédestal à plus de 7 mètres 50 de haut. C'était la statue du sergent Blandan, héros de la conquête coloniale de l'Algérie, érigée à Boufarik à la fin du XIXème siècle et "rapatriée" en France, à Nancy. C'est là que par hasard, un matin neigeux de 1990, Malek a retrouvé le fantôme de son enfance. Le refoulé colonial a soudain ressurgi. Il a raconté sa rencontre effrayante à sa fille, qui à son tour décide de partir sur les traces de ce fantôme, en France et en Algérie. Mais à mesure qu'elle s'approche de lui, elle est à son tour hantée. Comment se libérer du fantôme colonial qui fait corps avec la statue du sergent Blandan, héros de la conquête de l'Algérie ?Avec :Malek Kellou, Susana Gállego Cuesta, Kenza-Marie Safraoui, Don Quichotte, habitants de NancyBibliographie :Gilbert Meynier, « L’Algérie et les Algériens sous le système colonial. Approche historico historiographique», Insaniyat / إنسانيات [En ligne], 65-66 | 2014. URL : http://journals.openedition.org/insaniyat/14758 ; DOI : https://doi.org/10.4000/insaniyat.14758Pour aller plus loin :- Karima Lazali, Le Trauma colonial : une enquête sur les effets psychiques et politiques contemporains de l’oppression coloniale en Algérie, Paris, La Découverte, 2018 ; - Alain Ruscio, La première guerre d'Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852, Paris, La Découverte, 2024 ; - Benjamin Stora, La gangrène et l'oubli. La mémoire de la guerre d'Algérie, Paris, La Découverte, 1991 ; - Dorothée-Myriam Kellou, Nancy-Kabylie, Paris, Grasset, 2023.Remerciements :Malek Kellou, Susana Gállego Cuesta, Kenza-Marie Safraoui, le Musée des Beaux-Arts de Nancy, Etienne Augris, Bachir Ahdouga, Don Quichotte, Perrine Kervran, Mathilde Guermonprez, Mathieu Nicol.
Prise de son, entretien et montage Dorothée-Myriam Kellou Enregistrements octobre-novembre 2024 Réalisation et mixage Annabelle Brouard Chanson "La casquette du père Bugeaud", chant militaire de l'Armée d'Afrique écrit en 1846 Illustration Pierre Place Production ARTE Radio
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J’irai fleurir vos tombes
Arlette et la tournée des cimetières
Chaque année à la Toussaint, les cimetières corréziens s’illuminent de mille couleurs : c’est le moment où l’on vient fleurir les tombes, de la famille et des amis, le plus souvent avec des chrysanthèmes. Depuis l’enfance, Arlette participe à ce rituel. Elle continue à faire la tournée des cimetières pour honorer ses morts, plus nombreux à mesure que les années passent. C’est l’occasion de rencontres impromptues, où les fleurs sont le prétexte d’échanges sur ce qui est, et sur ceux qui ne sont plus. A la Toussaint, les défunts retrouvent une place dans le quotidien des vivants, et continuent d’exister par les souvenirs racontés et les liens qui perdurent. C’est à la fois triste, joyeux, parfois mélancolique, et finalement apaisant.RemerciementsUn immense merci à Arlette, sans qui ce projet n’aurait pas pu exister, ainsi qu’à Annette, Anne-Marie, Cédric, Eliane, Jeannette, Isabelle, Martine, Monique, Vincent, Yvette, et Yohan. A la mémoire d’Antoine, Jacqueline, Marcelle, et Marguerite.
Prise de son, entretiens et montage Pauline Gallinari Enregistrements octobre-novembre 2024 Réalisation et mixage Anna Buy Illustration Caroline Péron Production ARTE Radio
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Gueule de bois
Mon père, une vie d’ouvrier
Christian est le père de Nicolas, il a 68 ans et il passe sa retraite à se soigner. Les hanches, les genoux, le dos, il est tout cassé. Christian était menuisier pendant 38 ans à la cité universitaire d’Antony, la plus grande d’Europe. Pendant longtemps, il a fait son job : construire, réparer et poser des meubles, pour les étudiants. Il travaillait le bois, se sentait utile et il adorait son métier.Évidemment, cet artisan magicien capable de fabriquer des meubles, mais aussi des jouets faisait l’admiration de son fils, qu’on peut entendre grâce à des conversations enregistrées il y a 30 ans sur le magnétophone familial.Mais le métier de Christian a changé. On a externalisé, réduit les effectifs et on a commandé les meubles plutôt que de les fabriquer. Peu à peu, on lui a confié d’autres tâches, souvent plus pénibles, il était seul, il faisait beaucoup de manutention et de moins en moins de menuiserie. Alors, il a voulu se reconvertir, mais une cheffe l’a pris en grippe et ses projets ont été bloqués. Il a dû se contenter de ces taches qui n’avaient plus de sens, son corps a pris des coups et a fini par lâcher.Finalement, il est parti écœuré et usé, sa retraite n’est pas une récompense, elle est une épreuve. Nicolas enrage de voir son père dans cet état. Alors il a voulu le faire témoigner, dans ce podcast qui est autant un hommage à son père qu’à la classe ouvrière.Nicolas Lansalot est journaliste et réalisateur de documentaires pour RMC Sport. C’est son premier podcast.
Enregistrements mai-juin 2023 Date de publication originale 19 octobre 2023 Réalisation Arnaud Forest Illustration Chez Gertrud Production ARTE Radio
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24:34
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Impossible de remettre la viande dans la chipo
Une crise d'angoisse
« Impossible de remettre la viande dans la chipo : une crise d’angoisse » est un monologue écrit et interprété par Joyce Kuoh Moukouri. C'est une fiction, composée d’une série de messages vocaux qu’une femme en pleine crise d’angoisse adresse à un homme avec qui elle n’a pas fait l’amour, finalement. L’amour. L’envie était là et ça aurait pu être si simple, si beau et si sensible. Mais une boîte de préservatif périmé a semé la panique et la fête est finie, irréparable. Ce qui est beau devient presque impossible. Pour l'autrice, l’été 2025 est synonyme d’une angoisse grandissante. Une angoisse de la guerre, de Poutine, de la famine à Gaza, du toupet de Trump, et de la chaîne de K-Maro autour du cou de Zuckerberg, des virus millénaires de l’Arctique. La peur que la science, la logique, les institutions soient irréversiblement en péril. Mais heureusement, il reste le théorème de Chasles. Ce podcast est le gagnant du concours de l’été 2025 des Audioblogs “L’été dans un vocal”. Tous les podcasts participants sont disponibles sur le site des Audioblogs d’ARTE Radio.
Prise de son, montage Joyce Kuoh Moukouri Enregistrements août 2025 Voix Joyce Kuoh Moukouri Musiques originales "Ride Of The Valkyries" à la flûte à bec par Joyce Kuoh Moukouri Mixage Charlie Marcelet Illustration Joyce Kuoh Moukouri (Canva) Production ARTE Radio
Histoires vraies et fictions folles, témoignages intimes et récits de soi comme autant de moments émouvants...Qui peut résister à une bonne histoire ? Dans Profils, le réel côtoie la fiction. Chaque épisode est une immersion unique dans une histoire vraie ou une fiction : des récits de vie rares, des moments forts, des histoires intimes et des fictions plus folles que la réalité. De la naissance à la mort en passant par l’amour, la maternité, la drogue, la dépression, le deuil, ou le racisme, tout est bon pour explorer nos vies. Que vous soyez accros aux témoignages, aux récits, aux faits divers, aux crimes, aux questions de société, aux histoires de migration ou d’amitié, ce podcast sera votre nouvelle addiction (ou votre péché mignon). Plongez donc dans l’ordinaire et l’extraordinaire pour y trouver l'écho des expériences qui tissent le monde que l'on habite. Tendez l'oreille à des récits de sororité, de résilience, d’identité, de féminisme, de discrimination ou de parentalité qui pourront vous aider à voir les choses autrement.Profils, c'est surtout la crème du documentaire. Chaque mois vous sont proposés des enquêtes inspirantes et des reportages immersifs qui explorent les vies qu'on mène : l'enfance, l'adolescence, la jeunesse, l’école, la crise, la vieillesse et la mort, les relations entre sœur, frère, père et mère, la vie quotidienne, le deuil périnatal, le couple, la santé mentale, la transmission, le travail, le militantisme, la pauvreté, la religion, la sexualité, la colère ou même le pardon.Profils vous laissera le souffle coupé ou le cœur palpitant, les yeux mouillés ou le sourire aux lèvres. Vous serez pirate, naviguerez sur la mer, retomberez en enfance, ferez de la politique, entendrez des histoires de famille, trouverez un frère ou une sœur, ferez l’expérience du crime et de la prison, irez à la guerre, tomberez amoureux, rencontrerez un vieux sage qui fera votre éducation, serez militant, flic ou avocat, tremperez dans des affaires de trafic, rejoindrez des manifs, serez au cœur des conflits sociaux et plein d’autres choses encore. Toutes les expériences sont à portée de main. Et en plus, c’est gratuit.Plus qu’un simple podcast, Profils est donc une proposition engagée qui invite à la réflexion, pour comprendre et analyser le monde. Ces documentaires offrent un regard nuancé sur les sujets qui fabriquent notre actualité. Mais, comme vous êtes sur ARTE Radio, toutes ces histoires n'empêchent pas de garder le sens de l'humour et de l'autodérision. Vous ressentirez de la tristesse, de l'empathie, de l’indignation, de la joie, et vous ferez même l’expérience de la résilience – oui, parfaitement, la résilience. Alors, que vous soyez en quête d'histoires intimes, personnelles, sensibles ou plutôt de faits divers bizarres, d'expériences limites, d'expérimentations pas toujours légales ou de questions de société, Profils est pour vous.Rejoindre la communauté de Profils, c’est se mettre dans les oreilles le travail des auteurs et autrices de talent et d’une équipe de réalisateurs et réalisatrices de feu. Ce podcast repousse depuis plus de 15 ans les limites du storytelling audio pour vous éblouir avec un sound design de folie, une qualité sonore de compétition et une réalisation aux petits oignons. Le tout pour offrir des contenus à la fois divertissants, cool, malins, émouvants et profonds.Bref, il est temps d’entrer dans le grand bain d’ARTE Radio. Chaque épisode de Profils est soigneusement produit pour offrir une immersion totale. Profils d'ARTE Radio, c’est donc des histoires vraies et des fictions folles, des témoignages intimes et des récits puissants qui captent l'essence de la vie. Et oui, carrément : l'essence de la vie. Ouf, ça y est c’est bon, je crois qu’on a mis tous les mots clefs pour satisfaire les moteurs de recherche et être mieux référencés.