
Le capitalisme
19/12/2025 | 2min
Le capitalisme est un mot omniprésent dans le débat public. Il est souvent accusé de tous les maux ou, au contraire, présenté comme un moteur indispensable du progrès. Pourtant, il est rarement défini clairement. Pour comprendre le capitalisme, il faut d’abord revenir à ses principes fondamentaux.Le capitalisme est un système économique fondé sur la propriété privée des moyens de production — usines, terres, entreprises — et sur la recherche du profit. Dans ce système, les décisions économiques sont largement prises par des acteurs privés : entreprises, investisseurs, consommateurs. L’État, lui, joue un rôle variable, plus ou moins important selon les pays et les époques.Historiquement, le capitalisme émerge progressivement en Europe à partir du XVIᵉ siècle, avec le développement du commerce international, des banques et des premières grandes compagnies marchandes. Il s’impose véritablement au XIXᵉ siècle, porté par la révolution industrielle, qui transforme profondément le travail, la production et les villes.Un élément central du capitalisme est le marché. Les prix y sont fixés par la rencontre de l’offre et de la demande. En théorie, ce mécanisme permet une allocation efficace des ressources. Mais en pratique, il génère aussi des déséquilibres, des crises économiques et des inégalités, lorsque certains acteurs disposent d’un pouvoir disproportionné.Contrairement à une idée reçue, le capitalisme n’existe pas sous une forme unique. Il y a des capitalismes. Le capitalisme libéral anglo-saxon privilégie une intervention minimale de l’État. Le capitalisme social-démocrate, comme dans les pays nordiques, combine marché et forte protection sociale. D’autres modèles intègrent un État stratège très présent, comme en Chine, où le capitalisme coexiste avec un pouvoir politique autoritaire.Le capitalisme a produit des résultats spectaculaires : hausse du niveau de vie, innovations technologiques, allongement de l’espérance de vie. Mais il engendre aussi des critiques majeures. Karl Marx dénonçait l’exploitation des travailleurs et l’accumulation du capital entre quelques mains. Aujourd’hui, les critiques portent sur les inégalités croissantes, la financiarisation de l’économie et l’impact environnemental.Enfin, le capitalisme n’est pas figé. Il se transforme en permanence. On parle désormais de capitalisme financier, de capitalisme numérique, ou encore de capitalisme vert, preuve que le système s’adapte aux contraintes sociales, technologiques et écologiques.Comprendre le capitalisme, ce n’est donc pas choisir un camp. C’est comprendre un système complexe, évolutif, qui structure profondément nos sociétés et nos vies quotidiennes, souvent sans que nous en ayons pleinement conscience. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Le Donbass
17/12/2025 | 2min
Le Donbass est une région souvent citée dans l’actualité, mais rarement expliquée. Pour comprendre pourquoi elle est au cœur des tensions entre l’Ukraine et la Russie, il faut revenir à son histoire, sa géographie et sa population.Le mot Donbass est la contraction de « bassin du Donets », du nom du fleuve Donets qui traverse la région. Située dans l’est de l’Ukraine, elle couvre principalement deux oblasts : Donetsk et Louhansk. Il s’agit d’une région très industrialisée, riche en charbon, en acier et en infrastructures lourdes. Dès le XIXᵉ siècle, le Donbass devient l’un des principaux moteurs industriels de l’Empire russe, puis de l’Union soviétique.Cette industrialisation attire des populations venues de tout l’empire, notamment des Russes. Résultat : le Donbass devient une région linguistiquement et culturellement mixte, où le russe est largement parlé, sans que cela signifie pour autant une identité russe homogène. Beaucoup d’habitants se sentent à la fois ukrainiens, russophones, et profondément attachés à leur région.Après l’effondrement de l’URSS en 1991, le Donbass reste au sein de l’Ukraine indépendante. Mais des tensions apparaissent progressivement. La région, très dépendante de l’industrie lourde, souffre économiquement, tandis que le pouvoir politique à Kiev est perçu comme lointain. Ces frustrations locales seront instrumentalisées à partir de 2014, après la révolution de Maïdan et l’annexion de la Crimée par la Russie.Cette année-là, des groupes séparatistes armés proclament deux entités non reconnues : les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk. Soutenus politiquement, militairement et logistiquement par la Russie, ils entrent en conflit avec l’État ukrainien. Une guerre de basse intensité s’installe, faisant des milliers de morts bien avant l’invasion russe de 2022.Le Donbass devient alors un symbole. Pour l’Ukraine, c’est une partie intégrante de son territoire souverain. Pour la Russie, la région est présentée comme russophone, menacée, et à « protéger », un argument central de sa rhétorique politique, même si cette vision est largement contestée par les faits et par le droit international.Aujourd’hui, le Donbass est l’un des principaux théâtres de la guerre. Au-delà des enjeux militaires, il cristallise des questions fondamentales : frontières héritées de l’URSS, identité nationale, manipulation de l’histoire et droit des peuples.Comprendre le Donbass, ce n’est donc pas seulement comprendre une région. C’est comprendre comment une zone industrielle, longtemps périphérique, est devenue l’un des points de fracture majeurs de l’Europe contemporaine. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

La date de naissance de Jésus
15/12/2025 | 2min
Quand est né Jésus ? La question paraît simple. Pourtant, elle demeure l’un des grands mystères de l’histoire. Contrairement à ce que suggère notre calendrier, Jésus n’est presque certainement pas né en l’an 1. En réalité, les historiens situent sa naissance plusieurs années avant le début officiel de notre ère.Commençons par le calendrier. Celui que nous utilisons aujourd’hui, dit « anno Domini », a été établi au VIᵉ siècle par un moine nommé Denys le Petit. Son objectif était de fixer une date de référence pour la naissance du Christ. Mais à l’époque, les sources historiques étaient rares, fragmentaires, et Denys a très probablement commis une erreur de calcul.Les premiers indices viennent des Évangiles eux-mêmes. L’Évangile selon Matthieu affirme que Jésus est né sous le règne du roi Hérode le Grand. Or, les sources romaines et juives sont formelles : Hérode est mort en 4 avant notre ère. Si Jésus est né avant sa mort, alors sa naissance doit nécessairement être antérieure à cette date, probablement entre -7 et -4.L’Évangile selon Luc apporte un autre élément célèbre : le recensement ordonné par l’empereur Auguste, lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Problème : ce recensement est historiquement daté de l’an 6 après J.-C., soit bien après la mort d’Hérode. Ce décalage a longtemps intrigué les historiens. Plusieurs hypothèses existent : Luc aurait confondu deux recensements, ou utilisé une formule ambiguë faisant référence à une période antérieure.Un autre indice souvent évoqué est l’étoile de Bethléem. Certains astronomes pensent qu’elle pourrait correspondre à une conjonction exceptionnelle de planètes observée en -7, ou à un phénomène céleste marquant comme une nova. Ces théories ne prouvent rien définitivement, mais elles renforcent l’idée d’une naissance située quelques années avant l’an 1.Enfin, il faut rappeler que les Évangiles ne sont pas des chroniques historiques modernes. Leur objectif premier est théologique, pas chronologique. Les dates précises importaient peu aux premiers chrétiens, bien plus préoccupés par le sens spirituel du message que par le calendrier.Alors, que sait-on vraiment ? Le consensus des historiens situe aujourd’hui la naissance de Jésus entre 7 et 4 avant Jésus-Christ, très probablement autour de -6 ou -5. Une ironie de l’histoire : Jésus serait donc né “avant Jésus-Christ”.Comme souvent en histoire ancienne, la certitude absolue nous échappe. Mais c’est précisément dans cette zone d’ombre, entre textes sacrés, archives romaines et science moderne, que le sujet devient passionnant. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Saint Nicolas
12/12/2025 | 2min
Saint Nicolas est l’une des figures les plus anciennes et les plus populaires d’Europe. Aujourd’hui, beaucoup l’associent aux fêtes de fin d’année, mais son histoire remonte au IVᵉ siècle. À l’origine, Nicolas est un évêque de Myre, une ville d’Asie Mineure (dans l’actuelle Turquie). Peu d’éléments historiques sont certains, mais la tradition lui attribue une grande générosité, notamment envers les enfants et les plus pauvres.La légende raconte que Nicolas aidait discrètement les familles dans le besoin. Le récit le plus célèbre dit qu’il aurait glissé, en pleine nuit, des bourses d’or par la fenêtre d’un père ruiné pour sauver ses trois filles de la misère. C’est de là que naît l’idée d’un personnage qui passe la nuit pour offrir des cadeaux.Au Moyen Âge, le culte de Saint Nicolas se répand massivement en Europe du Nord et de l’Est : en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Lorraine, en Pologne ou encore en Autriche. Il devient le patron des enfants, mais aussi des écoliers, des bateliers et même des voyageurs. Chaque année, on célèbre sa fête le 6 décembre. Dans de nombreux villages, les enfants reçoivent ce jour-là des friandises, des pains d’épices ou de petits cadeaux.Mais Saint Nicolas n’est pas seul. Il est souvent accompagné d’un personnage plus sombre, chargé de rappeler les règles et de punir symboliquement les enfants désobéissants. En France et en Belgique, c’est le Père Fouettard ; en Autriche et en Allemagne, le redouté Krampus, une créature aux cornes impressionnantes. Ce duo illustre la vieille idée du couple “récompense et sanction”.Au XVIᵉ siècle, avec la Réforme protestante, la fête de Saint Nicolas recule dans certains territoires. Pourtant, dans les régions restées catholiques ou attachées à leurs traditions, elle perdure et évolue. Aux Pays-Bas, par exemple, Saint Nicolas devient Sinterklaas, un vieil homme barbu, vêtu de rouge, qui arrive en bateau d’Espagne. Lorsque les colons néerlandais s’installent en Amérique, ils emportent la tradition avec eux : Sinterklaas va progressivement se transformer en Santa Claus, le Père Noël moderne.Ainsi, Saint Nicolas est à l’origine du personnage le plus universel des fêtes de fin d’année. Sa figure mêle histoire, légende, religion et folklore. En connaissant Saint Nicolas, on comprend mieux d’où viennent nos traditions de décembre : les cadeaux, la distribution nocturne, et même la tenue rouge du Père Noël. Une figure ancienne, mais toujours vivante. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

[Pour aller + loin] Saint Nicolas
12/12/2025 | 4min
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